Pourim

Le Talmud dit que chacun doit fêter Pourim jusqu'à «ne pas savoir la différence entre ‘maudit soit Haman’ et 'béni soit Morde’haï» Il existe des sortes diverses de joie. Il y a ainsi « la joie de la Mitsva » car nous devons servir effectivement D.ieu avec joie. C'est clair : quand nous accomplissons joyeusement un commandement, nous lui donnons plus de force et de vie que lorsque nous le pratiquons machinalement. Se réjouir pendant les fêtes fonde un autre concept. Il s'agit également d'un commandement mais, dans ce cas, la joie n'a besoin de rien pour la justifier ou la soutenir.

Elle existe de plein droit. Pourtant, le fait même qu'il nous soit indiqué qu'il faut nous réjouir à cette occasion est le signe qu'il ne s'agit pas là de la joie ultime. Le roi Salomon parle d'une joie encore plus grande. Elle s'analyse davantage comme une manière d'être que comme une activité. C'est à cette joie que chacun peut goûter pendant le mois d'Adar car, enseigne le Talmud, « quand Adar entre, la joie augmente. » C'est dire que celui qui ressent le déroulement des jours comme il est rythmé par la spiritualité juive devient spontané­ment joyeux quand commence le mois de la joie. Mais cela n'est encore qu'une joie consciente. Cette conscience est le signe que cette joie, aussi grande soit-elle, est un état assumé bien plus que l'expression de l'être profond. La joie ultime, elle, peut être atteinte à Pourim quand le juif fête ce jour « jusqu'à ne pas savoir ». La joie de Pourim emplit l'âme au point que c'est l'être tout entier qui s'en trouve pénétré et transporté. À ce moment, rien en l'homme ne peut se tenir de côté et se contenter d'en être spectateur car toute son essence est saisie par cette vie nouvelle qui s'empare de lui.

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